MONTRÉAL, QUÉBEC ET CHICAGO, ILLINOIS ET MILWAUKEE, WISCONSIN--(Marketwired - 20 déc. 2016) - Alors que les agriculteurs nord-américains s'apprêtent à boucler une quatrième récolte exceptionnelle d'affilée, selon le rapport de BMO sur l'agriculture nord-américaine en 2016, l'évolution des taux de change a fait vivre des expériences très différentes aux producteurs de chaque côté de la frontière.
« Aux États-Unis, le solide billet vert, qui a gagné 20 pour cent, selon une moyenne pondérée en fonction des échanges commerciaux, depuis le début de 2014, a été un autre facteur baissier pour les prix et revenus des récoltes », a déclaré Aaron Goertzen, économiste en chef, BMO Marchés des capitaux. « Les producteurs canadiens, par contre, ont profité d'une plongée exceptionnellement opportune du huard, qui a connu un repli de 17 pour cent par rapport au dollar américain depuis le début de 2014 et a permis une hausse équivalente des prix des récoltes au nord de la frontière. »
M. Goertzen a ajouté qu'en raison de l'affaiblissement du huard, les prix des récoltes au Canada ne sont que 18 pour cent sous les taux record, comparativement à près de 30% aux États-Unis, et ont crû de 5 pour cent depuis le recul récent du milieu de 2014 - ce qui est particulièrement heureux compte tenu des rendements médiocres des récoltes qu'a connus le pays au cours de deux dernières années.
Perspectives canadiennes après une récolte médiocre
Au Canada, les rendements composés des récoltes, qui englobent le maïs, le soya, le blé et le colza canola, ont connu une hausse modérée par rapport aux résultats de l'an dernier. Ils sont toutefois en gros demeurés dans la moyenne alors qu'une récolte presque record de canola dans les Prairies était compensée par une diminution des rendements du maïs et du soya en Ontario.
« Les producteurs canadiens ont incontestablement profité de la faiblesse du huard », a affirmé Adam Vervoort, directeur national, Agriculture, BMO Groupe financier. « Ce qui veut dire que, maintenant, des capitaux supplémentaires étant disponibles, c'est le temps idéal d'investir dans la technologie qui a engendré la série actuelle d'abondantes récoltes en Amérique du Nord. »
Il poursuit comme suit : « Les producteurs qui ont adopté des pratiques agricoles modernes, en particulier dans le maïs, ont augmenté le rendement de leurs récoltes substantiellement. Il reste énormément à faire pour raffiner et utiliser l'équipement autonome guidé par satellite, à l'heure où les tendances à l'innovation ne montrent aucun signe de ralentissement. »
Les producteurs des régions de l'Ouest canadien, notamment de l'Alberta et de la Saskatchewan, ont connu une saison plus difficile en raison des intempéries qui, depuis octobre, ont retardé la période des récoltes. Cependant, les provinces des prairies demeurent sur la bonne voie pour une récolte presque record de canola.
M. Vervoort ajoute que « les producteurs de l'Ouest auraient pu connaître de meilleurs résultats si la météo l'avait permis, mais ils ont quand même pu produire une récolte décente. Les conditions des récoltes n'ont pas été idéales, mais nous continuons à travailler avec les agriculteurs qui ont été victimes des conditions météorologiques défavorables. »
Bien que les producteurs canadiens aient profité d'un repli opportun du huard qui a engendré une hausse des prix des récoltes au nord de la frontière, le recul du dollar a également fait croître le coût des intrants dont les prix sont établis à l'international, comme l'énergie et les fertilisants. Mais comme la plupart des producteurs doivent assumer toute une panoplie de dépenses en dollars canadiens, les marges ont été avantageuses au bout du compte.
Du milieu de l'année 2014 au début de cette année, la faiblesse du dollar canadien a aussi entraîné une inflation des prix des aliments de quatre pour cent annuellement. Les consommateurs ont connu un certain soulagement attribuable au rebond temporaire du dollar au second semestre et à la baisse des prix du bétail.
Perspectives de l'après-récolte exceptionnelle aux États-Unis
On estime notamment que les rendements des récoltes aux États-Unis ont augmenté de 14 pour cent par rapport à leur évolution tendancielle cette année, traduisant de généreuses conditions de croissance. Le blé, le maïs et le soya ont enregistré leurs meilleurs rendements à ce jour.
Comme les États-Unis comptent pour une grande part de la production mondiale de soya et de maïs, soit de 35 et de 38 pour cent respectivement, la reprise de la production aux États-Unis s'est répercutée sur les marchés des récoltes à l'échelle mondiale.
Les marchés américains des récoltes restent sous pression et n'ont pas profité de la même protection de change que le Canada. Exception faite des fruits et des noix, l'indice des prix des récoltes du Département de l'Agriculture montre des baisses marquées par rapport aux sommets récents, en particulier pour les grains et oléagineux.
« Même si les conditions de croissance ont été vigoureuses cette année, les producteurs agricoles des États-Unis ont des défis à relever », a déclaré Sam Miller, directeur général et chef de l'agriculture de BMO Harris Bank. « Un dollar américain fort a nui aux perspectives d'exportation, et la chute des prix affecte les revenus. Ce ne sont pas que de mauvaises nouvelles, puisque les rendements ont été supérieurs à la moyenne dans la plupart des ceintures de maïs, ce qui a permis aux producteurs de vendre plus de céréales. De plus, les éleveurs ont profité de la baisse des coûts des aliments pour animaux. »
Aujourd'hui, les prix des récoltes posent un défi aux agriculteurs américains, mais constituent en même temps une aubaine pour l'acheteur en aval. Les marges bénéficiaires d'exploitation continuent de croître, propulsant les gains du secteur vers des sommets inégalés.
Pour le consommateur, les prix pourraient baisser encore par rapport au recul de 2,3 pour cent observé cette année, car l'augmentation des marges à la transformation laisse place à la concurrence des prix, en sus des prix déjà bas du bétail et des récoltes. Aux États-Unis, des signes précurseurs annoncent une augmentation des dépenses alimentaires; les consommateurs répondront positivement à la baisse des prix des aliments, ce qui pourrait profiter au secteur agricole.
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