MONTRÉAL, QUÉBEC--(Marketwire - 30 sept. 2011) - Après une décennie de croissance solide dans le secteur de l'immobilier au Canada, le marché résidentiel se prépare à un « atterrissage en douceur », avec des prix plus modérés au cours des prochains mois, selon un rapport spécial du service des Études économiques de BMO.
La faiblesse des taux d'intérêt a alimenté le marché de l'immobilier au Canada au cours de la dernière décennie, poussant les prix vers de nouveaux sommets dans la plupart des régions. Cependant, un certain ralentissement économique et de nouvelles règles en matière de prêts hypothécaires ont altéré l'activité immobilière ces derniers temps. Les ventes sont désormais près de la norme pour la dernière décennie, et largement en deçà des sommets atteints avant et après la récession, tandis que la demande a également ralenti dans le secteur des prêts hypothécaires à l'habitation.
« Depuis l'annonce prudente faite plus tôt cette année par le ministre des Finances, Jim Flaherty, au sujet de modifications apportées aux règles en matière de prêts hypothécaires, les prix des maisons au Canada augmentent moins vite », a expliqué Sal Guatieri, économiste principal et vice-président, BMO Marchés des capitaux. « La hausse des prix des maisons ralentit. Bien que les prix moyens à la revente aient augmenté d'un vigoureux 7,7 pour cent sur une base annualisée au mois d'août, le rythme de croissance des prix a ralenti, après avoir atteint près de neuf pour cent plus tôt cette année. »
M. Guatieri a écrit dans le rapport que l'activité dans le secteur de l'immobilier devrait se poursuivre de façon modérée au cours de la prochaine année, profitant de « vents de dos », tels que des taux hypothécaires peu élevés, un taux de chômage relativement bas et une forte immigration. De plus, une économie en berne à l'échelle internationale, ainsi que la crise de la dette en Europe sont deux facteurs qui devraient inciter la Banque du Canada à demeurer sur ses positions actuelles jusqu'au début de l'année 2013, tandis que de nouvelles mesures d'assouplissement mises en place par la Réserve fédérale américaine devraient contribuer à contenir les taux à long terme dans les deux pays, favorisant ainsi un meilleur accès à la propriété.
Cela dit, M. Guatieri a également fait remarquer dans le rapport que le marché de l'immobilier devrait affronter certains « vents de face », tels que le coût élevé des propriétés, la dette importante des ménages et un ralentissement du marché de l'emploi.
« Les prix ont augmenté deux fois plus vite que les revenus au cours de la dernière décennie, faisant passer le ratio d'endettement actuel à 16 pour cent au-dessus de la norme. Bien que la surévaluation observée actuellement soit inférieure aux niveaux qui ont entraîné une correction des prix en 1989 au Canada et en 2006 aux États-Unis, elle demeurera une épine dans le pied des premiers acheteurs », a poursuivi M. Guatieri. Il a ajouté que pour les chasseurs d'aubaines, l'achat d'une maison au Canada coûte en moyenne deux tiers de plus, en devise locale, que l'achat d'une propriété aux États-Unis, ce qui constitue un record.
Le résultat, c'est que les ventes de maisons devraient demeurer stables en 2012, de même que les prix de vente. Cela dit, l'activité dans les provinces riches en ressources naturelles, telles que l'Alberta et la Saskatchewan, devrait surpasser celle des autres régions, car les économies de ces provinces devraient croître plus rapidement. Parce que le marché de l'immobilier est modérément surévalué dans la plupart des régions (et considérablement à Vancouver), il s'expose à une correction.
« Indépendamment de la faiblesse actuelle des taux d'intérêt, il demeure important pour les propriétaires ou les acheteurs potentiels d'une propriété de faire preuve de prudence, et de mettre à l'épreuve leur prêt hypothécaire en lui appliquant un taux d'intérêt plus élevé, afin de s'assurer d'être capable d'honorer la dette qu'ils ont contractée. Le total des dépenses d'habitation ne devrait pas dépasser le tiers du revenu total du ménage », a expliqué Katie Archdekin, chef, Produits hypothécaires, BMO Banque de Montréal.
Mme Archdekin a ajouté que les Canadiens devraient sans cesse rechercher de nouvelles façons de réduire les frais d'ensemble de leur propriété. « BMO a élaboré des produits, tels que le prêt hypothécaire à petit taux assorti d'une période d'amortissement maximale de 25 ans, que nous croyons directement adaptés à l'environnement d'aujourd'hui, et qui sont spécialement conçus pour aider les consommateurs canadiens à gérer leurs dettes. De plus, une période d'amortissement plus courte peut réduire de façon importante le montant des intérêts payés pendant la durée du prêt hypothécaire. »
Voici quelques facteurs supplémentaires qui sont susceptibles d'influencer l'avenir du marché de l'immobilier au Canada :
- la menace la plus importante provient du fait qu'il y aurait une chance sur trois pour qu'une récession survienne, entraînant avec elle un certain nombre de pertes d'emplois;
- un autre risque, quoique beaucoup moins important, est la possibilité de voir les taux d'intérêt grimper l'année prochaine. Même une augmentation modérée de deux points de pourcentage affecterait sévèrement l'accès à la propriété. Mais des taux peu élevés représentent également une menace, car ils pourraient entraîner une nouvelle surchauffe du marché, qui ne subirait une correction qu'au moment d'une hausse des taux;
- la croissance devrait ralentir dans le secteur des prêts hypothécaires, alors que les Canadiens font preuve d'une plus grande prudence dans la gestion de leurs dettes. Malgré un ralentissement de la croissance dans le secteur du crédit à la consommation, la dette des ménages a atteint le niveau record d'une fois et demie le revenu disponible au deuxième trimestre, les prêts hypothécaires ayant continué à surpasser les revenus;
- la croissance de l'emploi et des revenus devrait ralentir l'année prochaine, alors que l'on s'attend à une croissance économique d'à peine 1,8 pour cent, comparativement à 2,2 pour cent cette année;
- un nombre croissant d'acheteurs se tournent vers des prêts hypothécaires à taux variable, en se disant que les taux pourraient demeurer à des niveaux peu élevés pendant quelque temps encore, ou même baisser.