MONTRÉAL, QUÉBEC--(Marketwire - 27 sept. 2011) - Pour faire face à la stagnation de la demande au cours des prochaines années et à la hausse des coûts des intrants, les brasseurs nord-américains doivent tirer parti de la croissance rapide de la consommation dans les pays émergents et se positionner pour offrir des produits artisanaux, spéciaux et de qualité supérieure dans les marchés établis.
Selon une nouvelle étude économique de BMO Marchés des capitaux, la stratégie sera de plus en plus importante pour la vitalité à long terme de l'industrie.
« Certaines tendances dynamiques, comme l'augmentation rapide de la consommation dans les marchés émergents et celle de la demande de produits artisanaux, spéciaux et de première qualité dans les marchés établis, offrent à l'industrie nord-américaine de la bière des possibilités d'ajouter de la valeur grâce à la création de nouveaux produits, à l'exploitation de marchés de niche et à la pénétration des marchés émergents », a déclaré Kenrick Jordan, économiste principal, BMO Marchés des capitaux.
La production de l'industrie de la bière, au Canada comme aux États-Unis, suit une tendance baissière depuis plusieurs années, en raison du recul de la consommation et de l'intensification de la concurrence des producteurs étrangers dans les principaux marchés. La production a chuté au Canada et aux États-Unis pendant la récente récession et la période de faible reprise qui a suivi. De 2008 à 2010, la production a diminué de 10 % au Canada et de 2,7 % aux États-Unis. L'activité dans ce secteur demeure faible cette année, les consommateurs continuant à restreindre leurs dépenses.
L'étude indique que puisque les brasseurs ne peuvent faire absorber la hausse de leurs coûts par les consommateurs, leurs marges sont sous pression alors que les coûts des investissements et des intrants augmentent. Par exemple, les tensions sur les coûts sont dues à la hausse des prix des céréales, y compris l'orge, et des matériaux d'emballage comme l'aluminium.
Pendant ce temps, la demande de bières artisanales, qui sont produites principalement par de plus petites entreprises à propriété locale et qui sont destinées au marché intérieur, a fortement progressé par rapport aux produits à plus grande consommation. En conséquence, le nombre de brasseries spécialisées a considérablement augmenté au cours des dernières années. Aux États-Unis, le nombre des petites brasseries est passé d'environ 10 au début des années 80 à plus de 1600 en 2010.
« Malgré certaines difficultés sur le marché, nos brasseries obtiennent du succès au pays et à l'étranger, en utilisant des ingrédients de qualité, y compris de l'orge et du houblon produits ici par des agriculteurs canadiens », a déclaré David Rinneard, directeur national, Agriculture, BMO Banque de Montréal.
L'étude indique aussi que bien que les grandes brasseries soient présentes sur les marchés internationaux, la plus grande partie de leur production est vendue sur le marché intérieur, qui représente plus de 90 % de leurs ventes. Parallèlement, bien que la pénétration des importations soit faible en Amérique du Nord, la part des bières importées est en croissance et atteint près de 15 %. La progression des importations mexicaines est particulièrement remarquable, puisque la part du Mexique dans le marché des bières importées aux États-Unis est passée de 17 % en 1990 à 46 % en 2010. Les autres principaux pays d'origine des bières importées au Canada et aux États-Unis sont les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni et l'Allemagne.
M. Jordan a conclu en disant que pour améliorer leurs perspectives de croissance, les producteurs nord-américains devront effectuer des ajustements stratégiques afin de stimuler leur performance, notamment en investissant dans l'innovation, en faisant des efforts continus pour créer de nouveaux produits et en pénétrant les marchés émergents.