Le seul moyen de préserver notre niveau de vie L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec, incite les Québécois à tout mettre en œuvre pour améliorer notre taux de productivité
MONTRÉAL,
le 10 mars 2010 – « Hausser notre niveau de productivité doit être
une priorité nationale, sinon la priorité », a déclaré L.
Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec
lors d’une allocution prononcée aujourd’hui devant l’Association
des Manufacturiers et des exportateurs du Québec (MEQ).
Selon M. Ménard, le Québec n’a d’autre choix
que d’accroître sa capacité de produire de la richesse.
Le PIB par habitant du Québec était inférieur de
3 226 $ par rapport à la moyenne canadienne en 1981. En 2008,
l’écart négatif était passéà 6 700 $ par habitant. « C’est encore avec des dollars qu’on
paie les intérêts sur la dette, l’éducation,
la santé et même les garderies à 7 $ et les congés
parentaux. Et, pour les chefs d’entreprises, c’est avec des
dollars qu’on paie nos achats d’équipements pour améliorer
notre rendement », a déclaré L. Jacques Ménard.
Le conférencier a rappelé à son auditoire les grands
défis auxquels les Québécois doivent trouver des
solutions rapidement, soit le défi démographique et le
redressement des finances publiques. Selon M. Ménard, d’ici
une vingtaine d’années, il n’y aura plus que 2,5 Québécois
en âge de travailler pour une personne âgée de 65 ans
et plus. De plus, le Québec est la juridiction la plus endettée
de toutes les régions nord-américaines.
Malgré ces
constats inquiétants, le président de
BMO Groupe financier, Québec demeure confiant dans la capacité du
Québec de rebondir. « Nous avons un long chemin à parcourir.
Cependant, je persiste à croire qu’avec une stratégie
appropriée et une grande détermination le Québec
peut encore rejoindre le peloton des leaders, à condition de ne
pas nous réfugier dans la pensée magique », a-t-il
précisé.
Selon M. Ménard, seule une hausse du taux de productivité du
Québec pourrait nous permettre de réaliser une telle performance.
Quant aux moyens d’y arriver, le conférencier a particulièrement
insisté sur deux grands axes, soit d’abord nous redonner
une capacité d’innover comparable aux pays les plus performants.
À
ce propos, il a fait référence à une étude
récente du Conference Board du Canada qui classait le Canada
au 14e rang sur 17 pays industrialisés pour sa capacité d’innover,
avec une cote « D », soit la plus faible performance. À l’instar
du Conference Board, M. Ménard a souligné que la réglementation
au pays constitue la pire barrière à l’innovation,
tant en termes de rapidité d’évaluation et d’autorisation
de nouveaux produits qu’en matière d’application
de politiques de commercialisation et de développement des secteurs
industriels hautement innovateurs. Il a également évoqué la
difficulté canadienne de réussir le passage efficacement
entre les produits de la recherche-développement et l’implantation
de nouveaux procédés de fabrication. « Espérons
que les sommes annoncées pour l’innovation dans le dernier
budget fédéral seront dépensées efficacement
et que les résultats se feront sentir rapidement », a
mentionné le
président de BMO au Québec.
Devant son auditoire de manufacturiers
et d’exportateurs, le conférencier
a aussi rappelé la faible performance dans le domaine des investissements
en machinerie qu’il attribue, en partie, au maintient trop longtemps
d’une taxe sur le capital. « La valeur du dollar canadien par rapport à la devise américaine
et l’abolition des derniers tarifs douaniers applicables à l’achat
d’équipement manufacturiers dans le budget du ministre Flaherty
nous fournissent une excellente occasion de combler une partie du fossé »,
a-t-il rappelé à son auditoire.
Toutefois, la clé du succès, pour L. Jacques Ménard,
demeure l’amélioration des performances de notre système
d’éducation et ce, à tous les niveaux.
« Dans l’ensemble du Québec, à peine 60 %
des jeunes obtiennent leur DES ou l’équivalent dans les
délais prescrits à un moment où on ne peut se permettre
de perdre l’apport d’un seul d’entre eux. Au Cégep,
on en perd un sur trois au secteur général. Au technique,
la situation est encore pire. À l’université, un
sur trois ne finit pas son bac non plus. Le voilà notre plus grand
défi : hausser nos performances en matière d’éducation »,
a tenu à rappeler le conférencier à son auditoire
auquel il a suggéré une série de moyens pour mettre
un terme au décrochage en cascades, notamment au secteur technique.
M. Ménard a aussi insisté sur l’importance d’assurer à nos
universités un financement à la hauteur de leur mission. « Le dégel des frais de scolarité fait partie de la solution »,
a-t-il souligné.
Pourquoi ne pas espérer faire du Québec, sur un horizon
d’une vingtaine d’années, la province affichant le
meilleur taux de diplomation universitaire au Canada ? », a suggéré le
conférencier.
L. Jacques Ménard a conclu : « Ça fait longtemps
qu’on répète qu’on n’a plus de projet
de société au Québec. Or, en voilà un vrai
projet : relever ses manches et créer de la richesse, en donnant à nos
enfants les moyens de leurs ambitions ».
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