Coûts pour sauver un décrocheur entre 10 000 $ et 20 000 $
Coût de ne rien faire : 120 000 $ de manque à gagner et de coûts additionnels pour l’État pour chaque décrocheur &
MONTRÉAL,
le 17 mars 2009 – Lors de la divulgation du rapport
du Groupe d’action sur la persévérance et la
réussite scolaires, L. Jacques Ménard, qui présidait
les travaux du Groupe, a souligné que l’évaluation
des coûts des différents chantiers proposés totalise
des montants entre 140 et 240 millions $. Cette fourchette s’explique
par la variation possible entre les dates d’entrée en
vigueur des différentes mesures.
« Par ailleurs, nous estimons à 1,9 milliard $ l’enjeu économique
relié au décrochage, au Québec, par année,
pour les 28 000 jeunes qui décrochent au secondaire. Je crois
qu’il est facile de constater l’avantage coût-bénéfice
d’investir dans la persévérance scolaire »,
a déclaré M. Ménard.
Le diplôme d’études secondaires ou l’équivalent
est rentable pour l’individu de plusieurs façons. Ses revenus
annuels moyens sont de 40 000 $, contre 25 000 $ pour les décrocheurs,
par année, soit un manque à gagner de l’ordre de
439 000 $ au bout de la vie active du décrocheur (en valeur non
actualisée). Le décrocheur chôme, en moyenne, 2,1
fois plus longtemps que le diplômé, son espérance
de vie est de 7 ans plus courte et le risque qu’il connaisse des
expériences avec le système carcéral, au cours de
sa vie, est de 1,7 fois plus élevé que ce n’est le
cas pour le diplômé.
La non diplomation comporte
aussi un coût important pour la société,
alors qu’une cohorte de décrocheurs (28 000 jeunes par année)
représente un manque à gagner pour le gouvernement de l’ordre
de 1,9 milliard $, en valeur actualisée. Ce manque à gagner
pour l’État comprend les impôts et les taxes non perçues
(impôts fédéraux et provinciaux et les taxes de vente)
ainsi que les dépenses sociales additionnelles généralement
associée au décrocheur moyen au cours de toute sa vie (assurance-emploi,
assistance sociale, justice, coûts de deuxième génération).
De plus, le décrochage prive la société de travailleurs
qualifiés. Ce qui est d’autant plus inquiétant que
le Québec aura besoin de tous ses travailleurs pour faire face
au défi démographique important qui l’attend au cours
des prochaines années.
M. Ménard
a tenu à préciser que les conclusions
du rapport Savoir pour pouvoir reposent sur des faits et des données
vérifiables et ne posent aucun jugement de valeur sur les non
diplômés ou sur les diplômés. « Nous
connaissons tous des gens dont la scolarité est très
faible et qui sont des modèles et des actifs importants pour
leur entourage et leur communauté. Mais, nous savons aussi que,
pour l’avenir,
le savoir reconnu par un diplôme est devenu une condition importante
pour obtenir un emploi bien rémunéré », a
conclu le président du Groupe d’action sur la persévérance
et la réussite scolaires.
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