L’écart se maintient entre les résultats économiques des différentes régions du Canada – BMO Marchés des capitaux Cet écart devrait toutefois diminuer en 2009, au moment de la reprise économique aux
MONTRÉAL,
le 4 juillet 2008 – L’écart entre les résultats économiques
des différentes régions du Canada demeure d’égale
intensité, si l’on tient compte, d’une part, de l’augmentation
subite des prix des marchandises favorisant la croissance dans l’Ouest
et, d’autre part, de la force du dollar canadien et du ralentissement
de l’économie américaine qui ont pour effet d’affaiblir
le centre du Canada, région très active dans le secteur de
la fabrication, selon le récent rapport de suivi provincial publié par Études économiques
BMO Marchés des capitaux.
« Bien que l’économie s’essoufflera dans la
plupart des provinces cette année, l'augmentation record du prix
du pétrole et le ralentissement aux États-Unis frapperont
le centre du Canada particulièrement durement, laissant cet écart
régional intact », a déclaré Michael Gregory, économiste
en chef, BMO Marchés des capitaux.
Les provinces riches
en ressources étaient clairement les chefs
de file en matière de croissance du PIB en 2007. Terre-Neuve-et-Labrador
figurait en tête du pays avec une augmentation soudaine de 9,1
pour cent, grâce à une forte production de pétrole
en mer et à une reprise de la production à la mine de nickel
de Voisey Bay, à la suite du mouvement de grève de 2006.
Dans l’Ouest du Canada, les prix des marchandises ont permis une
fois de plus d’atteindre une croissance du PIB réel au-dessus
de la moyenne cette année. En effet, les quatre provinces à l'ouest
de l'Ontario ont connu une croissance moyenne de 3,1 pour cent, à laquelle
a contribué un mélange avantageux de production énergétique
et minière et d'activités d’exploration et de construction.
Entre-temps, la croissance économique au centre du Canada et dans
les Maritimes est descendue sous le taux national en 2007, car l'augmentation
du coût du carburant, la force du dollar canadien et le ralentissement
de l'économie américaine ont freiné le secteur de
la fabrication.
Cet écart régional se maintient, bien qu’il soit
davantage le résultat d’un ralentissement marqué au
centre du Canada que d'une croissance accélérée
dans l'Ouest. L’essentiel de cette faiblesse se situe en Ontario
et au Québec, provinces très actives dans les secteurs
de la fabrication et de l’exportation, où la croissance
du PIB sera susceptible de chuter sous la barre du 1 pour cent pour la
première fois depuis les années 1990. En moyenne, la croissance
des provinces de l’Ouest devrait connaître une augmentation
de 1,6 point de pourcentage plus rapidement que dans l’Est, en
hausse par rapport à 1,2 point de pourcentage inscrit l’an
dernier (sauf pour Terre-Neuve-et-Labrador, où la croissance est
plus instable). Cet écart devrait toutefois se réduire
en 2009, au moment de la reprise économique aux États-Unis
et au centre du Canada.
Le mouvement migratoire
est une tendance qui a commencé à se
renverser. En 2006, la migration interprovinciale nette en Alberta avait
atteint un record de 58 200 personnes, dont un bon nombre avait quitté la
région du Canada atlantique à la recherche d'emplois mieux
rémunérés. Toutefois, à la fin de 2007, cette
tendance s’est brusquement renversée; l’Alberta a
enregistré son exode trimestriel le plus important depuis 1988,
tandis que le Canada atlantique connaissait une migration accrue et une
croissance accélérée de sa population. Le Canada
atlantique, qui a un certain nombre de projets de construction en vue,
pourrait même connaître sa propre pénurie de main-d’oeuvre
qualifiée, ce qui donnerait lieu à une concurrence entre
l’Ouest et l’Est intéressante pour ladite main-d’oeuvre.
L’activité du marché immobilier canadien est retombée
brusquement en 2008, ce qui confirme que la période de prospérité immobilière
qui dure depuis plusieurs années a maintenant pris fin, particulièrement
dans l’Ouest, région où l’activité était
antérieurement très intense. Les ventes de maisons existantes à l’échelle
nationale ont diminué de 13 pour cent sur douze mois jusqu’en
mai. L’ampleur du déclin est remarquable, neuf provinces
sur dix ayant enregistré des ventes inférieures aux niveaux
de l’an dernier jusqu’en mai – Terre-Neuve-et-Labrador
constituant l’exception – et 19 des 20 principaux marchés
ayant connu un déclin jusqu’en mai. Les déclins les
plus prononcés ont été subis en Alberta et en Colombie-Britannique
ainsi qu’en Saskatchewan, où on constate également
un début d’essoufflement.
Pendant que les ventes
chutent, les nouvelles propriétés
inscrites continuent d’augmenter, menées par un énorme
bond de 58 pour cent à Regina – le plus récent « point
névralgique » au Canada. Cependant, comme les ventes dans
cette ville ont chuté d’un taux presque aussi énorme
que 28 pour cent sur douze mois, le marché immobilier très
actif de la Saskatchewan est rapidement en train de s’équilibrer,
et les pressions à la baisse sur les prix comme celles constatées
en Alberta durant la dernière année sont susceptibles de
s'imposer au cours des prochains moins. À Calgary et à Edmonton,
les prix ont maintenant redescendu de 2,4 pour cent et de 4,8 pour cent
sur douze mois, respectivement, rejoignant ainsi Windsor, théâtre
de nombreuses mises à pied, parmi les trois seules villes où les
prix sont déficitaires.
Au Canada, la période de prospérité immobilière
menée par l’Ouest semble terminée, et l’époque
où l’augmentation des prix était de 40 pour cent
et plus en Alberta est bel et bien derrière nous et le sera également
bientôt en Saskatchewan. Toutefois, grâce à la croissance
de l'emploi demeurée robuste, à la solidité des
facteurs économiques fondamentaux sous-jacents et aux types de
prêts conservateurs (c.-à-d. sans explosion des prêts
hypothécaires à risque), on peut davantage s’attendre à vivre
une période de rééquilibrage plutôt qu’un
effondrement, comme aux États-Unis.
L’écart régional est également visible sur
le plan fiscal. Globalement, la situation des provinces canadiennes demeure
positive. En effet, toutes les provinces, sauf l’Île-du-Prince-Édouard,
s’attendent à produire des budgets équilibrés
ou à afficher des surplus pour les exercices 2007/2008 et 2008/2009.
Le surplus provincial combiné est fixé juste sous la barre
des 3 milliards $ cette année – à l’exception
de provisions de 750 millions $ en C.-B. et en Ontario – en baisse
par rapport à près de 9 milliards $ l’an dernier,
ce qui s’explique surtout par les chiffres moins élevés
enregistrés en C.-B. et en Alberta.
Prévisions
de croissance pour les provinces
Colombie-Britannique
La croissance économique en C.-B. ralentira de 2,2 pour cent,
par rapport à une hausse de 3,1 pour cent en 2007, tandis qu’un
vent contraire dans le secteur forestier s’oppose à la solidité du
secteur de la consommation et à la prospérité de
celui des ressources. On prévoit une remontée en 2009,
au moment de la reprise aux États-Unis.
Alberta
Même si l’Alberta a perdu sa place de chef de file de la
croissance l’an dernier et que sa croissance devrait ralentir de
2,6 pour cent cette année, cette province demeure l’un des
moteurs de l’économie canadienne, et on prévoit qu’elle
connaîtra une croissance supérieure à la moyenne
en 2009.
Saskatchewan
La Saskatchewan devrait poursuivre sur sa lancée cette année,
avec une croissance de son PIB réel susceptible de s'accélérer
jusqu'à 3 pour cent, avant de perdre de la vitesse en 2009. La
Saskatchewan peut se vanter d’avoir la meilleure économie
au Canada : son PIB nominal a connu une augmentation rapide de 11,4 pour
cent l’an dernier, et elle est en tête de peloton en ce qui
concerne la croissance des ventes de détail et le rendement du
marché de l’habitation.
Manitoba
Le Manitoba a affiché une autre année de solide croissance
de son PIB réel (3,3 pour cent en 2007), tandis que l’activité dans
le secteur de la construction et la vigueur du secteur de la fabrication
ont stimulé l’économie de la province. Bien que la
force du dollar canadien et le ralentissement aux États-Unis aient
nui à la croissance cette année, la diversité du
secteur de la fabrication, l’activité minière et
les dépenses en capital substantielles contribueront toutes à limiter
le ralentissement au Manitoba à 2,1 pour cent.
Ontario
L’économie de l’Ontario est en difficulté dans
le contexte de la force du dollar canadien, des coûts élevés
de l'énergie et du ralentissement aux États-Unis. Tandis
que la croissance du PIB réel a été modérée
(2,1 pour cent en 2007), le secteur de la fabrication, qui piétine,
sera susceptible d’entraîner la croissance vers le bas de
0,2 pour cent cette année, avant de connaître une reprise
en 2009.
Québec
L’économie du Québec a connu une saine croissance
de 2,4 en 2007, stimulée par une activité intérieure
dynamique. Toutefois, elle s’est essoufflée cette année
en raison de la force du dollar et de la récession qui sévit
aux États-Unis dans le secteur de l’habitation, ce qui nuit
au secteur de la fabrication. La croissance de son PIB réel est
susceptible de ralentir de 0,6 pour cent avant de remonter en 2009.
Nouveau-Brunswick
Le Nouveau-Brunswick a affiché une croissance de son PIB réel
sous la moyenne (1,6 pour cent en 2007), tandis que les répercussions
négatives de la force du dollar canadien et du ralentissement économique
aux États-Unis viennent contrebalancer un secteur minier optimiste.
La situation devrait demeurer inchangée cette année, avec
un ralentissement de la croissance de 1,2 pour cent en raison de la diminution
continue de la demande d’exportation aux États-Unis.
Île-du-Prince-Édouard
La croissance économique de l’Î.-P.-É. devrait
diminuer de 1 pour cent cette année, tandis que l’activité du
secteur de la consommation perd de sa force et que le ralentissement
se poursuit aux États-Unis.
Nouvelle-Écosse
Comme dans la plupart des provinces du Canada atlantique, l’économie
de la Nouvelle-Écosse est soutenue par de solides dépenses
en construction, tout en faisant face à des vents contraires dans
le secteur de la fabrication. En conséquence, la croissance sera
susceptible de subir une légère baisse de 1,4 pour cent
cette année, mais devrait remonter en 2009.
Terre-Neuve-et-Labrador
Terre-Neuve-et-Labrador a été le chef de file de la croissance économique
au pays en 2007, avec une importante augmentation de son PIB réel
de 9,1 pour cent dans un contexte de reprise du forage en mer et de l'activité minière.
Cette année, cette prospérité s’effritera
et la croissance diminuera pour s’établir sous la moyenne, à 0,9
pour cent. Toutefois, la tendance sous-jacente demeure bonne.
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