L. Jacques Ménard déplore l’apathie générale qui s’abat sur le Québec
Le nouveau « Refus global » au Québec : prière de ne pas déranger - ce qui constitue un vérit
MONTRÉAL,
le 9 juin 2008 – « Les Québécois doivent
briser le silence qui pèse actuellement sur toute tentative de changer
les choses au Québec », a déclaré aujourd’hui
L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec
et auteur de Si on s’y mettait…, à l’occasion
d’un discours prononcé devant le Cercle canadien de Montréal.
Ce refus de bouger constitue aux yeux de M. Ménard un des principaux
freins au progrès.
« Le Québec a déjà vécu un Refus global.
Un grand événement qui a marqué le début
de la Révolution tranquille. Force est de constater aujourd’hui
que nous vivons un deuxième Refus global, mais cette fois c’est
le changement que nous refusons », a ajouté M. Ménard.
M. Ménard faisait état des grands défis du Québec
et des avenues susceptibles de contribuer à rétablir un
niveau de création de richesse à la hauteur des aspirations
des Québécoises et des Québécois. Si
on s’y
mettait…, publié au printemps dernier, traduit la perception
des jeunes (18-35 ans) à l’égard de la société québécoise,
leurs valeurs, leurs ambitions et leur goût de s’engager
dans une société dynamique et porteuse d’avenir.
« Je suis convaincu que notre espoir réside chez nos jeunes »,
a déclaré M. Ménard, après avoir déploré l’apathie
qui frappe les leaders d’opinion du Québec dans plusieurs
domaines.
« Je vous invite à vous manifester parce que je crois que
rien ne nous menace davantage actuellement que cette espèce d’Omerta
autour de toute tentative de changement. Proposer le début de
l’ombre d’une action est perçu comme une atteinte à ce
que nous avons de plus cher : la tranquillité sociale collective »,
a déploré M. Ménard.
Ce dernier a lancé un appel à tous ceux qui ont des idées
et qui croient que le Québec doit sortir de sa torpeur et s’attaquer
sans plus tarder aux immenses défis auxquels il est confronté. « Je
crois que nous ne prenons pas notre place », a-t-il ainsi déclaré. « Et
par nous, j’entends tous ceux et celles qui sont conscients de
la situation économique, sociale et politique du Québec.
Tous ceux et celles qui sont inquiets pour l’avenir de leurs enfants.
Tous ceux et celles qui sont prêts à contribuer à faire
bouger l’aiguille au Québec. Nous sommes beaucoup plus nombreux
que ne le laisse croire le peu de place que nous occupons dans le débat public ».
Le conférencier a précisé quelques paramètres
du type de société que pourrait devenir le Québec,
si on s’y mettait :
- une société qui
aura réduit de moitié son
taux d’abandon au secondaire;
-
une société qui aura restauré le financement de
ses universités au niveau de la moyenne canadienne;
-
une société qui sera devenue une province qui contribue à la
péréquation plutôt que de se lamenter pour en retirer
le plus possible;
-
une société qui se classera dans le premier quartile en
Amérique du Nord pour le revenu per capita;
-
une société qui affichera une dette publique de moins de
25 pour cent de son PIB.
« Nos jeunes sont déjà au cœur de la plupart
des innovations technologiques qui nous enrichissent aujourd’hui.
Ces mêmes jeunes, avec le courage et l'audace propre à leur âge,
seront au cœur des innovations sociales, que ma génération
appréhende tellement, mais dont notre Québec d'aujourd'hui
a besoin de façon si urgente. C’est à ce moment que
notre société se ressaisira pour se développer à la
mesure de son immense potentiel », a conclu le président
de BMO Groupe financier, Québec.
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