L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec propose aux Québécois un véritable projet de société
Urgence de s’attaquer à la dette, à la productivité, au rehaussement de l
Le Québec n’est jamais aussi puissant que lorsqu’il se mobilise vers la réalisation d’un grand projet de société, qui fait appel à tous les citoyens dans le but de préparer un avenir enviable à nos enfants, voilà l’invitation lancée aujourd’hui à tous les Québécois par L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec devant un auditoire du Cercle canadien de Montréal.
Horizon 2025
D’entrée de jeu, le conférencier a invité son auditoire à voyager avec lui dans le temps, jusqu’à l’an 2025 : « Nous débarquons à Montréal, une belle ville parmi les plus dynamiques en Amérique du Nord. Une ville propre, où il fait bon vivre. Une ville aux infrastructures efficaces que visitent des délégations du monde entier en s’émerveillant du chemin parcouru en si peu de temps. Une ville dont la population est en croissance, où les jeunes ont accès à des emplois de grande qualité reliés en réseaux aux meilleurs au monde dans les domaines les plus innovateurs. Une ville où la pauvreté est presqu’inexistante. Une ville prospère parce que ses entreprises se sont intégrées aux plus hauts niveaux de la création de la valeur des leaders mondiaux. Montréal, métropole dynamique d’un Québec dont la population est hautement scolarisée, dont les services de santé sont d’une grande efficacité, et où le taux de productivité est tel que deux travailleurs réussissent sans peine à soutenir une personne âgée de 65 ans et plus ». Voilà la vision qu’a partagée M. Ménard avec les membres du Cercle canadien.
Les grands défis
Pour réaliser ce projet de société, le président de BMO Groupe financier, Québec, a insisté sur l’urgente nécessité de s’attaquer à quatre grands défis auxquels la société québécoise est confrontée. Ces quatre grands défis sont :
- la dette publique dont le seul paiement des intérêts constitue le troisième poste en importance dans le budget de l’État québécois et qui nous empêche d’agir efficacement dans les grands secteurs dont notre avenir dépend ;
- l’impératif démographique auquel le Québec, une des sociétés qui vieillit le plus rapidement au monde, est confrontée ;
- le faible niveau de productivité qui place le Québec en queue de peloton des taux de croissance des provinces canadiennes pour la dernière décennie et loin derrière les États-Unis ;
- le système d’éducation qui produit trop de décrocheurs, d’analphabètes et de jeunes démunis devant les exigences très élevées de la société d’aujourd’hui.
« Je ne condamne pas. Je constate. C’est là que notre rêve coure les plus grands risques de se transformer en cauchemar… Mais, demeurons positifs et ne baissons surtout pas les bras », a tenu à rappeler M. Ménard.
L’opinion des jeunes
M. Ménard a tenu à connaître l’opinion des jeunes (18-34) concernant leurs valeurs, leurs attitudes et leurs attentes face au travail, leur évaluation des grands modèles de société, ainsi que leurs réactions en regard de certains grands débats, notamment le dégel des frais de scolarité. Pour ce faire, un sondage CROP a été effectué auprès des jeunes Québécois et un sondage Angus-Reid, auprès des jeunes Canadiens.
« Les jeunes Québécois ont un profil, des attentes et des attitudes tout à fait compatibles avec notre grand projet à l’horizon 2025. Leurs réponses au sondage laissent croire qu’ils accepteraient très mal qu’on leur laisse une société économiquement amoindrie, tout en leur demandant de payer nos factures. Ce qui est particulièrement le cas dans le domaine de la santé. Ils se préparent à fonctionner à plein régime dans une société éthique, innovatrice et sans frontière», constate M. Ménard. « Les jeunes Québécois souhaitent un travail qui leur laisse du temps libre, tout en étant à la fois autonomes et bien encadrés. Ils savent parfaitement ce qu’ils veulent. Ils réclament des défis importants qui feront appel à leur créativité. Les plus jeunes souhaitent travailler avec un grand nombre de personnes qui changent souvent et ils sont ouverts à travailler à l’extérieur du Québec et du Canada. Le travail en réseau les attire particulièrement de préférence à un travail plus casanier ».
Par ailleurs, 44 % des répondants au sondage se disent en faveur d’un dégel progressif des frais de scolarité à l’université qui porterait ceux-ci au niveau de la moyenne canadienne dans un horizon de cinq ans.
De plus, les résultats du sondage Angus-Reid révèlent que les jeunes Québécois partagent les mêmes valeurs fondamentales que les jeunes Canadiens à l’égard du travail, de la famille, des loisirs, du type de société souhaité. Toutefois, des différences significatives ressortent à certains égards :
- les jeunes Québécois visent un niveau de revenu moins élevé que les jeunes Canadiens ;
- ils sont moins nombreux à vouloir étudier davantage ;
- ils sont plus inquiets du vieillissement de la population ;
- ils sont davantage ouverts à la présence du privé en santé ;
- ils sont plus nombreux à s’opposer à des hausses d’impôts pour financer les services publics dans le contexte d’une société vieillissante.
Quelques pistes porteuses d’avenir
M. Ménard propose huit avenues à explorer pour réaliser le projet de société qu’il propose d’ici 2025. « Nous sommes capables d’y arriver. J’en suis convaincu. À la condition de ne pas nous illusionner en nous mettant à changer les chaises de place sur le pont du Titanic, pour nous donner bonne conscience », prend-il bien soin de préciser.
Ces huit avenues sont les suivantes :
- Faire de l’éducation notre priorité absolue comme l’ont fait les pays les plus compétitifs au monde.
- Nous engager tous ensemble dans une vaste campagne de sensibilisation de la population à l’égard des enjeux financiers, fiscaux et démographiques du Québec.
- Mettre en place les conditions propices à la création de la richesse comme d’autres pays l’ont fait et nous inspirer des expériences positives dans des sociétés comparables à la nôtre et qui partagent nos valeurs.
- Modifier notre système fiscal, tant pour les entreprises que les particuliers, en taxant la richesse obtenue et non l’effort pour la créer.
- Nous attaquer résolument au remboursement de la dette en utilisant les tarifs d’électricité, notre principale richesse naturelle, de façon stratégique.
- Créer une réserve suffisante pour financer les coûts reliés à la perte d’autonomie dans une société vieillissante et éviter de créer une iniquité intergénérationnelle inacceptable, en refilant la facture aux générations montantes.
- Mettre en place les conditions nécessaires pour accroître notre niveau de productivité.
- Renforcer le marché du travail en favorisant une vie de travail plus productive, plus longue et en harmonie avec les valeurs des jeunes, notamment en regard de la famille.
Selon M. Ménard, tous ces points ont en commun le fait qu’ils constituent des conditions sine qua non pour ériger une société innovatrice, tout en étant parfaitement compatibles avec les valeurs exprimées par les jeunes. Or, selon le président de BMO Groupe financier, Québec, c’est par une capacité renforcée d’innover que le Québec pourra se classer parmi les sociétés les plus compétitives au monde.
« Pour nos jeunes, l’avenir, c’est maintenant », a conclu L. Jacques Ménard.
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