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Communiqués de presse

À défaut d’être moins chers, soyons les meilleurs, soutient L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec  

L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier au Québec, a livré aujourd'hui un vibrant plaidoyer, devant la communauté d'affaires de Rimouski, soulignant la nécessité d'améliorer la capacité concurrentielle de l'économie québécoise face aux défis importants que pose l'attrait de pays en émergence auprès des investisseurs. « À défaut d'être moins chers, soyons les meilleurs », tel est l'essentiel du message livré par M. Ménard à son auditoire.

M. Ménard a brossé un tableau de la situation québécoise comparée à celle de nos principaux concurrents, quant à nos grandes infrastructures publiques, notamment dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de nos finances publiques. Dans le domaine de l'éducation, il a incité le gouvernement du Québec à reconsidérer sa décision concernant le maintien du gel des frais de scolarité jusqu'à la fin de son mandat. « La qualité de notre réseau d'éducation supérieure constitue une responsabilité collective devant laquelle nous n'avons pas le droit de nous défiler », a-t-il déclaré, non sans avoir rappelé que les retards accumulés risquent de devenir irrécupérables. « Il faut reconnaître que nous faisons face à un cas de force majeure », a-t-il précisé. M. Ménard a aussi tenu à souligner qu'une telle décision ne devrait pas aller de pair avec un désengagement du gouvernement, mais devrait, au contraire, être accompagnée d'une aide accrue aux étudiants qui en ont besoin.

Le conférencier a rappelé que la productivité de notre économie, mesurée en termes de production par heure travaillée, se dégrade par rapport à celle de nos grands partenaires économiques. « Pour l'ensemble de 2003, la productivité du travail a augmenté d'à peine 0,1 % au Canada, contre 4,5 % aux États-Unis alors qu'en 2002 la croissance était de 2,2 % au Canada, contre 4,9 % aux États-Unis », a souligné M. Ménard. « Faut-il rappeler de plus que dans 25 ans deux travailleurs québécois soutiendront un retraité. Aujourd'hui, le ratio est de cinq travailleurs pour un retraité », a-t-il ajouté.

Le président de BMO Groupe financier au Québec a comparé la situation qui prévaut dans certains pays à la réalité de nos entreprises. À titre d'exemple, il a cité le cas d'une ville comme Bangalore, en Inde, qui attire depuis quelques années les investisseurs du monde entier, particulièrement dans le domaine des technologies de l'information. « À Bangalore, un ingénieur parfaitement bilingue gagne, en moyenne, 12 000 $ par année, et l'Inde forme 260 000 ingénieurs par année », a souligné M. Ménard, en notant que Silicone Valley compte maintenant 120 000 ingénieurs contre 150 000 à Bangalore. Autre exemple cité par le conférencier, la Chine qui assemble maintenant une proportion énorme des téléviseurs, des lecteurs vidéo et CD vendus un peu partout dans le monde, sans compter des centaines d'autres produits. « La Chine est devenue la terre de prédilection des investisseurs étrangers, avec 53 milliards de dollars d'investissements étrangers directs en 2002, au premier rang mondial, devant même les États-Unis », a rappelé M. Ménard.

Devant ce constat, le conférencier a affirmé que notre grand défi, c'est d'être meilleurs pendant que d'autres deviennent moins chers. Il a identifié des avenues dans le but d'améliorer la capacité concurrentielle de notre économie. À moyen et long terme, réorganiser l'État afin de rendre ses services plus efficaces et moins coûteux, notamment dans les domaines de l'éducation et de la santé. Il a aussi insisté sur la nécessité de concentrer nos efforts dans les secteurs à valeur ajoutée, là où notre expertise et nos avantages compétitifs nous donnent une longueur d'avance. En matière de productivité, il a insisté particulièrement sur le fait que la semaine moyenne de travail au Québec est inférieure à celle de nos grands partenaires : 1 900 heures, en moyenne, aux États-Unis, 1 800 en Ontario, 1 600 au Québec. « En plus de travailler plus efficacement, il va peut-être falloir travailler plus longtemps : Une augmentation de 1,2 heure de travail par semaine et le PIB par Québécois, qui est de 33 000 $, augmenterait à au-delà de 34 000 $ », a-t-il précisé.

Enfin, à court terme, M. Ménard a suggéré l'abolition complète de la taxe sur le capital sur les nouveaux équipements, de façon à accélérer l'investissement dans les équipements, un des facteurs les plus importants de productivité. « En rendant moins coûteux, à court terme, l'investissement en capital, le gouvernement contribuerait rapidement à améliorer notre taux de productivité qui constitue actuellement un de nos principaux défis », a conclu M. Ménard.

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