Le Québec doit se doter d’un État moderne, efficace et souple, fort de l’apport de toutes ses compétences, selon L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec
« Nous sommes arrivés à un tournant où l’État ne peut plus tout faire tout seul. Des choix cruciaux doivent être faits, non pour bazarder des pans entiers de la société, mais bien pour améliorer la quantité et la qualité des services offerts à meilleur coût», tel est le message qu’a livré aujourd’hui L. Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, Québec, lors d’une allocution devant les membres du Cercle canadien de Montréal.
Après avoir dressé un état de la situation dans le domaine des services publics et des grandes infrastructures au Québec, notamment dans les deux plus grands secteurs qui relèvent de la responsabilité de l’État, l’éducation et la santé, M. Ménard a insisté sur la nécessité de nous inspirer des expériences de partenariat privé-public réussies dans d’autres pays et de mettre à contribution toutes les expertises et les talents pour redresser une situation qui nous pénalise de plus en plus.
« La dette québécoise, per capita, est la plus élevée des provinces canadiennes, soit 12 000 $ par Québécois. Les frais d’intérêts sur cette dette représentent environ 16 pour cent des revenus autonomes du gouvernement du Québec. Ce qui fait que malgré toutes les coupures et les compressions que nous avons subies, malgré les sacrifices qu’a nécessité la stratégie du déficit zéro, la dette québécoise ne cesse de s’accroître », a souligné M. Ménard.
Le conférencier a rappelé à son auditoire que, malgré le fait que le Québec consacre à l’éducation une partie plus importante de son PIB que la moyenne des pays de l’OCDE, le Québec affiche un taux de diplômation anémique de 73 % au secondaire, soit 7 points de pourcentage sous la moyenne de l’OCDE. Le niveau collégial perd un étudiant sur trois qui quitte avant d’obtenir son diplôme et un étudiant inscrit sur trois au baccalauréat quitte l’université avant l’obtention de son baccalauréat.
M. Ménard s’inquiète aussi du fait que l’Université de Montréal dépense moins de 20 000 $ par année pour former un étudiant en médecine, alors que UBC dépense 53 000 $ et l’Université de Toronto, 42 000 $. « Qui prétend encore que la qualité n’en souffre pas, dans l’ensemble du système universitaire ? » s’interroge M. Ménard, en rappelant que nos universités sont sous-financées de 375 millions $, année après année.
Dans le domaine de la santé, nous dépensons plus que l’ensemble des pays de l’OCDE par rapport à notre PIB, pour obtenir moins de médecins pratiquants et d’infirmières pour 1 000 habitants. De plus, le temps d’attente pour consulter un médecin spécialiste au Québec a triplé depuis dix ans.
Le président de BMO Groupe financier au Québec constate, en outre, la dégradation de nos infrastructures, le sous-équipements de nos hôpitaux et le gouvernement en ligne qui demeure encore à l’état de concept. De ce fait, selon M. Ménard, après avoir tenté de faire plus avec moins, il est impératif de faire les choses autrement, en faisant appel à toutes les expertises, notamment en explorant des formules de partenariats public-privé, comme le font déjà, avec succès, un grand nombre de pays à travers le monde, dans une multitude de domaines.
Selon M. Ménard, si des changements importants sont nécessaires et si les façons de faire sont négociables, nos valeurs, elles, ne le sont pas. « Des valeurs telles la solidarité, le partage et l’équité sociale sont les piliers sur lesquels nous avons bâti le type de société dans lequel nous voulons vivre. »
« À titre d’homme d’affaires, de citoyen et aussi de parent, je pense que nous avons le devoir de réfléchir à l’état de la société que les gens de ma génération laisseront, dans quelques années, à leurs enfants et à leur descendance. Devant le constat que je viens de faire avec vous, force est de constater que nous avons un sérieux ménage à faire avant de céder la maison aux générations montantes », a conclu M. Ménard.
BMO Groupe financier (NYSE, TSX : BMO) est l’un des plus importants prestataires de services financiers en Amérique du Nord. BMO Groupe financier répond aux besoins de sa clientèle dans l’ensemble du Canada et aux États-Unis, par l’entremise de BMO Banque de Montréal, sa filiale de services aux particuliers et aux entreprises du Canada, de la Harris Bank de Chicago, une importante institution financière du Midwest américain qui possède également des bureaux de gestion de patrimoine partout aux État-Unis, et de BMO Nesbitt Burns, l’une des plus importantes sociétés d’investissement à service complet au Canada.
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