Les services financiers mondiaux et l’après-révolution informationnelle Allocution de Tony Comper, président du conseil et chef de la direction de BMO Groupe financier
La technologie de l’information est entrée dans une nouvelle ère — celle de l’après-révolution informationnelle, a déclaré Tony Comper, président du conseil et chef de la direction de BMO Groupe financier, au cours d’une allocution prononcée dans le cadre de la conférence IBM Global Financial Services Forum, à San Francisco.
Le thème du forum est «la création de valeur, source d’avantage concurrentiel». M. Comper a profité de son discours pour traiter du rôle central joué par la technologie de l’information dans le succès continu de BMO Groupe financier et pour expliquer comment ce rôle est en train d’évoluer.
«L’histoire de BMO, aujourd’hui, c’est à la fois celle de la fin de la technologie telle que nous l’avons connue au cours des 30 dernières années dans le secteur des services financiers et celle des débuts de la technologie telle que nous la connaîtrons dans la nouvelle ère qui vient de s’amorcer — et que j’appellerai l’après-révolution informationnelle, a expliqué M. Comper.
Il a rappelé qu’au cours des premières années de la révolution informationnelle, BMO a réussi à utiliser la technologie de l’information pour accroître sa productivité. Et que c’est maintenant l’énorme demande des entreprises pour cette technologie qui contribue à susciter de nouveaux défis en matière de productivité.
«Il semble déjà certain que cette énorme demande portera sur des solutions de pointe rapidement disponibles par Internet — des solutions au fonctionnement simple et sans défaut et très peu coûteuses», a poursuivi M. Comper, qui a également parlé de ce qu’il considère comme «la question la plus débattue en ce moment» : la technologie de l’information est-elle en voie de banalisation, de devenir un simple produit?
«À cette question, je réponds oui — en théorie, du moins. Il s’agit certainement d’un objectif souhaitable à bien des égards pour notre secteur d’activité. Mais il faut être réaliste et reconnaître que les entreprises aussi grandes et complexes que la mienne ne sont pas à la veille de l’atteindre. C’est que, en plus d’avoir besoin de solutions rentables, et facilement utilisables par les clients comme par les employés, nous devons pouvoir les intégrer harmonieusement dans nos propres plateformes et systèmes, tout en nous efforçant de plus en plus d’utiliser la technologie pour simplifier l’ensemble de notre travail. Ce ne sera pas là une tâche facile.»
Pour BMO, la technologie de l’information représente la deuxième plus importante catégorie de dépenses après les employés. Alors qu’auparavant, son incidence se limitait essentiellement aux tâches de soutien, elle accapare maintenant, selon le département du Commerce des États-Unis, 50 % du budget annuel des investissements des entreprises aux États-Unis.
«S’engager dans ce qui constitue, en fait, la deuxième phase de la révolution informationnelle n’est pas de tout repos, a poursuivi M. Comper. Elle est bien terminée, l’époque des avantages stratégiques extraordinaires que la technologie de l’information, et elle seule, pouvait vous procurer, celle des systèmes qui vous propulsaient si loin devant vos concurrents qu’ils ne pourraient jamais vous rattraper. Car les temps ont changé et les coûts de la technologie de l’information doivent tout simplement être réduits, exactement comme doivent l’être tous les autres coûts des entreprises.»
Nicholas Carr, un des observateurs de l’industrie de la technologie de l’information les plus en vue, a déclaré sans détour que la puissance de cette technologie excède la plupart des besoins des entreprises.
«Arrêtons-nous un instant pour réfléchir à cette question. Je serais prêt, quant à moi, à risquer l’hypothèse que la grande majorité de ceux qui composent les deux principales catégories d’utilisateurs finals dans mon entreprise — les clients et les employés — n’utilisent, en fait, qu’environ 20 % des capacités des ordinateurs mis à leur disposition (et il s’agit là d’une estimation généreuse). Le reste de notre investissement est en grande partie perdu», a ajouté M. Comper.
«Ce qui nous amène à une vérité plus grande encore au sujet de la technologie de l’information en 2003, qui est que comme la plupart des grandes entreprises de premier plan, BMO Groupe financier possède déjà tous les éléments technologiques essentiels pour faire face à la concurrence avec succès, a poursuivi M. Comper. Qu’il s’agisse de matériel, de logiciels ou d’expertise, nous sommes déjà passés d’un marché vendeur à un marché acheteur. Les prix ont été réduits à des niveaux raisonnables et la capacité d’Internet a rattrapé la demande, ce qui signifie – pour paraphraser M. Carr – que les vendeurs doivent maintenant se positionner comme de simples fournisseurs de produits, ou même comme des services publics.»
M. Comper ne croit cependant pas que les entreprises devraient rendre les fournisseurs responsables des événements qui ont conduit à l’après-révolution informationnelle.
«Il s’agit d’un point de vue dont je voudrais me démarquer publiquement, parce que nous étions tous des adultes quand nous participions à cette révolution et qu’en fin de compte, nous, les acheteurs, nous avons bel et bien obtenu ce dont nous avions besoin, a fait remarquer M. Comper. Le fait que nous ayons obtenu beaucoup plus que ce dont nous avions besoin est attribuable à l’exubérance de cette période, une période marquée à la fois par une des plus formidables explosions créatrices de l’Histoire et par ce que plusieurs considéraient comme un marché haussier qui ne connaîtrait pas de fin. Profitons-nous du fait que le marché soit devenu acheteur pour négocier de meilleures ententes avec les fournisseurs de technologie de l’information? Bien sûr, que nous en profitons! Qui ne le ferait pas? Mais est-ce que nous récriminons? Pas le moins du monde. Car cela voudrait dire que nous sommes tournés vers l’arrière et, dans mon entreprise, ce n’est pas de ce côté que nous regardons — sauf, bien sûr, pour y puiser des leçons et de l’inspiration.»
BMO Groupe financier (TSX, NYSE : BMO), fondé en 1817 sous le nom de Banque de Montréal, est un fournisseur de services financiers nord-américain hautement diversifié. Il comprend notamment BMO Banque de Montréal, sa filiale de services aux particuliers et aux PME au Canada, la Harris Bank de Chicago, une importante institution financière du Midwest américain, BMO Nesbitt Burns, une des plus importantes sociétés d’investissement à service complet du Canada et Harris Nesbitt, la banque d’affaires de BMO aux États-Unis.
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