Selon un rapport économique de BMO Groupe financier, la «prime de guerre» gonfle les cours du pétrole et contribue à soutenir l’indice des marchandises
Selon un économiste, la guerre avec l’Irak pourrait pousser le prix du pétrole à plus de 50 dollars américains le baril.
En janvier, les prix de l’énergie ont augmenté de 13 % et ont poussé l’Indice des prix des marchandises de BMO Groupe financier à 124,9 (1993=100), soit une augmentation mensuelle de 5,9 %. Ce taux de croissance représente la plus importante hausse mensuelle depuis mars dernier.
«Il n’y a pas de doute que les moteurs de l’augmentation des cours du pétrole ont été la prime de guerre causée par l’incertitude courante au Moyen-Orient et la forte réduction de la production entraînée par la grève au Venezuela», a déclaré Earl Sweet, économiste en chef adjoint, BMO Groupe financier. «Les mêmes forces politiques internationales défavorables ont aussi poussé les investisseurs internationaux vers des refuges classiques comme l’or, ce qui a fait augmenter le sous-indice des métaux et minéraux pour un deuxième mois consécutif.»
En janvier, le sous-indice du pétrole et du gaz a atteint 213,1 (1993=100), soit 13 % de plus qu’en décembre et 92,5 % de plus qu’un an plus tôt. Les cours du pétrole ont augmenté régulièrement en janvier et au début de février, atteignant 36,60 dollars américains le baril le jour de la saint Valentin. «Nous estimons que la prime de guerre sur les cours du pétrole peut représenter jusqu’à 4 dollars le baril et que les prix pourraient dépasser les 50 dollars le baril s’il y a une guerre contre l’Irak», a déclaré M. Sweet.
«Tandis que le cours du pétrole augmentera vraisemblablement à court terme, nous estimons que si les prix se maintiennent à des niveaux élevés, les gouvernements ouvriront leurs réserves stratégiques de pétrole afin d’atténuer les pressions sur les prix», a déclaré M. Sweet. «Mis à part les questions de guerre et compte tenu des récentes augmentations importantes de la production de l’OPEP et de l’habituelle nette baisse de la demande au printemps, nous prévoyons que les cours du pétrole baisseront par rapport à leurs sommets du 1er trimestre et s’établiront en moyenne à 25,75 dollars américains le baril en 2003 et à 22,75 dollars en 2004.»
Les cours du gaz naturel ont aussi augmenté en raison des faibles niveaux de production, de l’hiver plus froid que la normale et d’un rapide épuisement du gaz entreposé en sous-sol. Le rapport de BMO indique que malgré des prix très élevés de ce produit en 2002 et au début de 2003, il n’y a pas eu de réaction très favorable de la part des fournisseurs. Par exemple, le nombre d’appareils de forage aux États-Unis est actuellement inférieur de 11 % à la moyenne des deux dernières années.
Les économistes de BMO prévoient que l’Alberta Empress s’établira en moyenne à 3,70 dollars américains le million de BTU en 2003, ce qui est supérieur d’environ 41 % au prix moyen de l’an dernier. Toutefois, M. Sweet avertit que «le principal risque de cette prévision est que les prix pourraient augmenter considérablement».
Le sous-indice des produits forestiers a débuté l’année sur une note prometteuse pour les producteurs, alors que les prix dans le secteur ont prolongé leur modeste progression de décembre et ont augmenté encore de 1 %. Pour ce qui est du bois d’œuvre, des facteurs saisonniers et le retrait de fournisseurs européens du marché nord-américain ont contribué à retirer une partie de l’offre excédentaire qui a fait fléchir les prix au cours des dernières années.
«Le secteur forestier dans son entier continuera de souffrir à court terme en raison de la capacité qui reste excédentaire et d’indicateurs économiques incertains», a déclaré M. Sweet. «Néanmoins, nous prévoyons que comme l’économie nord-américaine devrait croître plus rapidement vers la fin de l’année, la demande croissante de produits forestiers offrira une base plus solide d’augmentation des niveaux de prix.»
En janvier, le sous-indice de l’agriculture a reculé de 3,4 % pour s’établir à 98,2 (1993=100). Les prix du blé ont diminué pour un quatrième mois consécutif, en baisse de 3,6 %, mais le prix à 4,33 dollars américains le boisseau reste encore supérieur de 22 % au niveau d’il y a un an. Les prix du canola ont diminué en janvier de 4,4 %, en raison du caractère anémique de la demande et des attentes d’importantes récoltes de soja aux États-Unis et en Argentine. Le prix mensuel moyen du canola reste quand même supérieur de près de 20 % au prix d’il y a un an.
Indice des prix des marchandises de BMO Groupe financier en janvier 2003
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Variation en % par rapport à |
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Niveau de janvier 2003
(1993 = 100)
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Un mois plus tôt |
Un an plus tôt |
Toutes les marchandises |
124,9 |
5,9 |
28,5 |
Pétrole et gaz |
213,1 |
13,0 |
92,5 |
Métaux et minéraux |
108,0 |
2,5 |
8,3 |
Produits forestiers |
86,8 |
1,0 |
-5,1 |
Agriculture |
98,2 |
-3,4 |
21,4 |
Le rapport intégral sur l’Indice des prix des marchandises de BMO Groupe financier en janvier 2003 est accessible à l’adresse www.bmo.com/economic.
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